Amortissement comptable : comment le calculer simplement en 2025 ?
Optimiser vos amortissements, c'est réduire vos impôts tout en maximisant la rentabilité de vos investissements : découvrez toutes les astuces et règles à maîtriser pour ne rien laisser au hasard.
- Qu’est-ce qu’un amortissement comptable ?
- Quelles sont les immobilisations amortissables ?
- Quelles sont les durées à utiliser pour calculer les amortissements comptables ?
- Quelle est la date de début des amortissements comptables ?
- Comment calculer des amortissements comptables ?
- Existe-t-il une limite aux amortissements comptables ?
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Astuces fiscales sur les amortissements
- 1. Utiliser l’amortissement dégressif pour les biens éligibles
- 2. Exploiter les dispositifs fiscaux spécifiques
- 3. Optimiser l’amortissement des véhicules de tourisme
- 4. Bien gérer les amortissements différés
- 5. Exploiter le mécanisme d’amortissement pour la location meublée
- 6. Attention au prorata temporis
- 7. Amortissements des petites immobilisations
- 8. Suivi rigoureux des amortissements
Qu’est-ce qu’un amortissement comptable ?
L’amortissement comptable est une méthode essentielle en comptabilité, permettant de répartir le coût d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation présumée.
En termes simples, il reflète la perte de valeur d’un actif à mesure qu’il est utilisé dans l’activité de l’entreprise. Cela concerne les biens durables tels que les machines, les véhicules ou les logiciels.
L’amortissement est à la fois une obligation comptable et fiscale. Il permet de respecter les principes de prudence et d’image fidèle imposés par les normes comptables.
Définition et rôle comptable
Dans la comptabilité française, l’amortissement est inscrit dans les comptes sous la forme d’une « dotation aux amortissements », une charge qui vient diminuer le résultat imposable. Cette déduction tient compte de l’usure physique, de l’obsolescence technologique ou encore de l’utilisation intensive de l’immobilisation.
L’intérêt pour la gestion de votre entreprise
L’amortissement présente plusieurs avantages pour les entreprises :
- Optimisation fiscale : En déduisant les amortissements du résultat imposable, l’entreprise réduit son impôt sur les sociétés ou sur le revenu.
- Préparation des investissements futurs : En comptabilisant l’usure de ses actifs, l’entreprise anticipe leur remplacement et peut prévoir le financement.
- Transparence financière : Les amortissements permettent de donner une image réaliste de la situation financière, en évitant une surévaluation des actifs.
😲 Néanmoins l’obligation de constater un amortissement pour tous les biens corporel et notamment les constructions ne reflète pas toujours la réalité économique. Il peut ainsi figurer à l’actif du bilan des construction ancienne totalement amorties alors qu’elle représente une valeur parfois significative.
Exemple pratique : Une entreprise achetant un matériel de production pour 20 000 € en 2025 prévoit une durée d’utilisation de 5 ans. Chaque année, elle pourra amortir une partie de ce coût (4000 €), ce qui réduira son résultat imposable.
Quelles sont les immobilisations amortissables ?
Une immobilisation amortissable est un bien durable que l’entreprise utilise dans le cadre de son activité et dont la valeur diminue avec le temps.
En comptabilité on distingue les immobilisations corporelles
Définition des immobilisations corporelles
Les immobilisations corporelles sont des actifs physiques ou tangibles utilisés par l’entreprise pour son activité. Elles ont une durée d’utilisation supérieure à un an et sont destinées à être conservées durablement. Cela inclut notamment :
- Les machines,
- Le matériel informatique,
- Les véhicules,
- Les bâtiments,
- Le mobilier de bureau.
Définition des immobilisations incorporelles
Les immobilisations incorporelles sont des actifs non physiques mais ayant une valeur économique pour l’entreprise. Ces actifs sont souvent liés à la propriété intellectuelle ou à des droits d’usage. Exemples :
- Les logiciels,
- Les brevets,
- Les marques,
- Les licences,
- Les fonds de commerce.
Ces immobilisations peuvent être amorties dès lors que leur durée d’utilisation est déterminable.
❌ Attention, certaines immobilisations, comme les terrains ou les fonds de commerce, ne sont pas amortissables car on considère que leur valeur tend à augmenter au fil du temps.
Cas pratique :
Une entreprise achète un logiciel pour 15 000 €. Ce logiciel est utilisable pendant 3 ans avant de devenir obsolète. Chaque année, l’entreprise pourra comptabiliser une dotation aux amortissements de 5 000 €.
Quelles sont les durées à utiliser pour calculer les amortissements comptables ?
Les durées d’amortissement dépendent de la nature de l’immobilisation et de sa durée d’utilisation probable. Ces durées sont définies par les usages comptables et les règles fiscales :
- Matériel informatique : 3 à 5 ans.
- Véhicules : 4 à 5 ans.
- Bâtiments industriels : 20 à 50 ans.
- Logiciels : 1 à 3 ans.
Exemple : Si une entreprise achète un ordinateur pour 3 000 € en janvier 2025 avec une durée d’utilisation de 3 ans, elle pourra amortir 1 000 € par an.
Quelle est la date de début des amortissements comptables ?
L’amortissement commence à partir de la date de mise en service de l’immobilisation, c’est-à-dire lorsqu’elle est utilisée pour la première fois par l’entreprise.
Prorata temporis
Lors de la première année, l’amortissement est souvent calculé au prorata temporis, c’est-à-dire en fonction de la date d’acquisition ou de mise en service de l’actif.
Exemple pratique : Une machine est achetée le 1er mars 2025. Si son annuité normale est de 2 400 €, l’amortissement pour 2025 sera : 2400/12X10=200 Euros.
👉 Ainsi en investissant en fin d’année les amortissements déductibles du bénéfice seront extrêmement limités.
Comment calculer des amortissements comptables ?
Il existe plusieurs méthodes de calcul des amortissements, adaptées à différents types d’actifs et besoins comptables.
Calcul selon la méthode de l’amortissement linéaire
C’est la méthode la plus simple et la plus utilisée. Elle consiste à répartir également la valeur de l’actif sur sa durée d’utilisation.
Formule : Valeur du bien divisé par la durée d’utilisation.
Exemple pratique : Une machine achetée 10 000 € avec une durée d’utilisation de 5 ans.
Tableau d’amortissement linéaire
Année | Valeur nette au début | Dotation annuelle | Valeur nette à la fin |
---|---|---|---|
1 | 10 000 € | 2 000 € | 8 000 € |
2 | 8 000 € | 2 000 € | 6 000 € |
3 | 6 000 € | 2 000 € | 4 000 € |
4 | 4 000 € | 2 000 € | 2 000 € |
5 | 2 000 € | 2 000 € | 0 € |
Calcul selon la méthode de l’amortissement variable
Cette méthode est basée sur l’usage réel de l’actif. Plus l’utilisation est intensive, plus l’amortissement annuel est élevé.
Exemple pratique : Une machine coûte 50 000 € et peut produire 100 000 unités. Si elle produit 10 000 unités la première année : l’amortissement pourra être de 50.000/100.000X10.000=5.000 euros.
📢 Attention en pratique cette méthode est rarement utilisée.
Calcul selon la méthode de l’amortissement dégressif
Cette méthode permet d’amortir davantage lors des premières années, utile pour les actifs rapidement obsolètes.
Pour cela on retient ces coefficients : le coefficient est déterminé par la durée d’amortissement (1,25 pour 2 à 4 ans, 1.75 pour 5 à 6 ans, 2.25 au delà).
Formule : Dans l’exemple ci dessous le bien est amorti sur 5 ans, on applique donc un taux de 20% X 2.25 = 45%.
La première année l’amortissement est donc de 10.000 X 450% = 4.500 euros, l’année suivante : (10.000-4.500)X45% = 2.475 euros
Etc…lorsque le taux dégressif est inférieur au taux linéaire on passe à l’amortissement linéaire.
Exemple pratique : Une immobilisation de 10 000 € sur 5 ans avec un taux linéaire de 20 %.
Tableau d’amortissement dégressif
Année | Valeur nette au début | Taux appliqué | Dotation annuelle | Valeur nette à la fin |
---|---|---|---|---|
1 | 10 000 € | 45 % | 4 500 € | 5 500 € |
2 | 5 500 € | 45 % | 2 475 € | 3 025 € |
3 | 3 025 € | 45 % | 1 361 € | 1 664 € |
4 | 1 664 € | 50% (reste 2 ans à amortir on passe au linéaire) | 832 € | 832 € |
5 | 832 € | 50% | 832 € | 0 € |
😲 L’amortissement dégressif est est réservé aux biens neufs ayant une durée d’utilisation d’au moins 3 ans et appartenant à l’une des catégories de biens définies par l’article 39 A du code général des impôts. Il n’est par exemple pas admis pour les véhicules de tourisme, le mobilier et matériel de bureau ou encore les biens d’occasion.
Existe-t-il une limite aux amortissements comptables ?
Plafonds d’amortissement pour les véhicules :
- Les véhicules de tourisme sont amortissables uniquement sur une base maximale de 18 300 € (pour les véhicules polluants, ce plafond peut être réduit à 9 900 €).
- Les véhicules utilitaires (comme les camionnettes) ne sont pas soumis à ces plafonds.
- Les véhicules électriques ont un plafond majoré
📣 si votre véhicule est pris en crédit bail ou en location les règles sont identiques.
Amortissements irrégulièrement différés
L’article 39 B du Code général des impôts (CGI) impose aux entreprises une obligation d’amortissement minimal pour les immobilisations dépréciables.
À la clôture de chaque exercice, le cumul des amortissements pratiqués depuis l’acquisition ou la création d’un bien doit être au moins égal au cumul des amortissements calculés selon la méthode linéaire sur sa durée normale d’utilisation. Le non-respect de cette obligation entraîne la perte définitive du droit à déduction de la fraction des amortissements irrégulièrement différés.
1. Principe de l’amortissement minimal
L’article 39 B du CGI vise à empêcher les entreprises de différer indûment l’enregistrement d’amortissements, ce qui pourrait fausser la représentation fidèle de leur situation financière. Ainsi, à chaque clôture d’exercice, le total des amortissements comptabilisés doit être au moins égal à celui qui aurait été obtenu en appliquant un amortissement linéaire depuis l’origine.
2. Conséquences du non-respect
Si une entreprise ne respecte pas cette règle, les amortissements différés de manière irrégulière deviennent définitivement non déductibles fiscalement. Autrement dit, l’entreprise perd la possibilité de déduire ces amortissements des résultats imposables des exercices ultérieurs, même si elle les comptabilise par la suite.
3. Distinction entre amortissements régulièrement et irrégulièrement différés
- Amortissements régulièrement différés : En période déficitaire, une entreprise peut choisir de ne pas comptabiliser certains amortissements, à condition que le cumul des amortissements pratiqués reste conforme à l’article 39 B du CGI. Ces amortissements peuvent être reportés et déduits des bénéfices des exercices ultérieurs.
- Amortissements irrégulièrement différés : Si le cumul des amortissements pratiqués est inférieur au minimum requis par l’article 39 B du CGI, les amortissements non comptabilisés sont considérés comme irrégulièrement différés et deviennent définitivement non déductibles.
4. Application pratique
Il est essentiel pour les entreprises de suivre rigoureusement leurs plans d’amortissement et de s’assurer que, même en cas de différé, le cumul des amortissements respecte le minimum légal. Une documentation précise et une comptabilisation appropriée sont indispensables pour éviter des redressements fiscaux liés à des amortissements irrégulièrement différés.
En résumé, l’article 39 B du CGI impose une obligation d’amortissement minimal pour les entreprises, afin de garantir une représentation fidèle de leur situation financière. Le non-respect de cette obligation entraîne la perte définitive du droit à déduction des amortissements irrégulièrement différés.
Astuces fiscales sur les amortissements
Voici quelques astuces fiscales qui peuvent être utiles pour optimiser le traitement des amortissements dans une entreprise :
1. Utiliser l’amortissement dégressif pour les biens éligibles
- L’amortissement dégressif permet de déduire davantage en début de vie d’un actif, réduisant ainsi le résultat imposable des premières années.
- Cette méthode est particulièrement avantageuse pour les biens ayant une obsolescence rapide, comme les équipements technologiques.
- Astuce : Vérifiez l’éligibilité des actifs à ce régime selon leur nature et leur durée d’utilisation (cf. BOFIP).
2. Exploiter les dispositifs fiscaux spécifiques
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Certains dispositifs permettent un amortissement accéléré ou exceptionnel :
- Amortissement exceptionnel des véhicules électriques : 30 % du coût du véhicule peut être déduit dès la première année (sous conditions).
- Amortissement des logiciels : Ils peuvent être amortis sur une durée courte (1 à 3 ans), permettant une déduction rapide.
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Astuce : Informez-vous régulièrement sur les dispositifs fiscaux applicables à votre secteur (par exemple, pour les investissements dans la transition énergétique).
3. Optimiser l’amortissement des véhicules de tourisme
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Pour les véhicules de tourisme, le plafond fiscal d’amortissement est limité à :
- 18 300 € pour les véhicules standards,
- 9 900 € pour les véhicules fortement polluants.
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Astuce : Privilégiez l’acquisition de véhicules moins polluants pour bénéficier du plafond maximal. Pour les véhicules utilitaires, ce plafond ne s’applique pas.
4. Bien gérer les amortissements différés
- L’article 39 B du CGI impose un amortissement minimal pour éviter des différés irréguliers.
- Astuce : Si votre entreprise est en déficit, différer certains amortissements régulièrement pour les utiliser en période de bénéfices futurs peut optimiser votre imposition.
5. Exploiter le mécanisme d’amortissement pour la location meublée
- En location meublée au réel, les amortissements sur les biens mobiliers et immobiliers permettent de réduire significativement le résultat imposable.
- Astuce : Bien distinguer les charges liées aux travaux et les amortissements, car les deux ne peuvent pas être cumulés pour le même poste de dépense.
6. Attention au prorata temporis
- Pour les biens acquis en cours d’année, l’amortissement doit être calculé au prorata temporis.
- Astuce : Anticipez vos investissements en début d’année pour maximiser la déduction dès la première année.
7. Amortissements des petites immobilisations
- Certaines immobilisations de faible valeur peuvent être passées en charges immédiatement plutôt qu’amorties sur plusieurs années.
- Astuce : Vérifiez les seuils fiscaux pour les immobilisations (généralement 500 € HT en France) et ajustez votre comptabilisation.
8. Suivi rigoureux des amortissements
- Tenez un tableau détaillé des amortissements pour chaque immobilisation, incluant la base fiscale, la durée, le mode d’amortissement et les éventuels différés.
- Astuce : Utilisez un logiciel comptable performant pour éviter les erreurs et être en conformité lors d’un contrôle fiscal.
Ces astuces permettent d’optimiser la fiscalité tout en restant conforme aux obligations légales. Une bonne stratégie d’amortissement peut avoir un impact significatif sur la trésorerie et la rentabilité de l’entreprise.